Quelle est la signification de la fête de Michaël ?
La fête de Michaël (la Saint-Michel) est le 29 septembre, sous le signe de la Balance (la balance étant un de ses symboles). Michaël est une entité spirituelle qui a atteint le stade d’Archée (se situant au-dessus de l’Ange et de l’Archange) depuis 1879 ; il est « l’Esprit de notre temps » dans la mesure ou il influence l’humanité entière et dans tous les domaines de vie. Michaël peut être vu comme un jeune chevalier, montant parfois un cheval blanc (symbole de la pensée spirituelle), et tenant dans ses mains une épée (symbole du discernement et de la conscience de soi en tant qu’être spirituel) et une balance (symbole de l’appréciation juste et de l’équilibre né de la pensée associée au chakra du coeur).
Michaël, « chevalier » de la pensée spirituelle et serviteur du Christ.
Michaël est porteur de ce message : la pensée matérialiste a eu son utilité mais il est désormais vital d’arrêter le processus de la « chute » ; il est temps de passer d’une pensée matérialiste qui sépare la conscience du monde spirituel à une pensée vivante emplie de l’Esprit. La pensée spirituelle est une pensée libre car dégagée de l’emprise des sens physiques et permettant d’être relié à sa nature spirituelle (à son « Je »), donc au monde spirituel. Pour libérer sa pensée de la matière, il s’agit d’intérioriser sa conscience dans son corps éthérique, plus précisément dans son chakra du coeur et d’y faire « descendre » sa pensée (« penser avec son coeur »). La pensée devient alors « vivante », car emplie de l’Esprit, par opposition à une pensée « morte » (matérialiste) coupée du monde spirituel.
L’impulsion de Michaël pour aider l’humanité à « retourner » sa pensée rejoint en cela les paroles de Jean le Baptiste (le Précurseur du Christ) et du Christ lui-même concernant le « retournement » de la pensée : « Changez l’orientation de votre pensée car le Royaume des cieux s’est mis à votre portée » (Matthieu, IV-17 et III-2) et « Produisez donc des fruits dignes du retournement de votre pensée » (Luc III-8 et Matthieu III-80). La pensée spirituelle, libérée de l’emprise des sens physiques, n’entraîne pas le rejet du monde physique; au contraire, étant associée au coeur, elle a pour but l’action dans le monde extérieur en accord avec son être intérieur (son coeur). « Vivre » l’énergie michaëlique en soi est justement agir conformément à une pensée vivante, emplie de l’Esprit, dénuée d’égoïsme: chaque action est un « fruit » né du retournement de la pensée. La pensée spirituelle ouvre l’accès aux facultés de discernement et d’appréciation ; elle met la lumière dans les ténèbres de la volonté, octroyant la vision du mal et du bien. Cette pensée tissée de lumière spirituelle responsabilise l’être humain face à ce qu’il émet (pensées, sentiments, actes), lui permet d’en « apprécier » les conséquences. Dans ce sens, Michaël aide Christ dans sa tâche en tant que Seigneur du Karma. Pour aider l’humanité à s’intérioriser dans son corps éthérique, à tourner son regard non pas uniquement vers le monde matériel mais vers les réalités et la connaissance du monde spirituel, Michaël ainsi que Christ sont descendus de sphères de conscience élevées pour être le plus proche possible de l’être humain : dans le monde éthérique ; ceci confirme la phrase de l’Évangile « Le royaume des cieux s’est mis à votre portée ». Puissions-nous être dignes de ce sacrifice en faisant l’effort de « retourner notre pensée ».
Michaël, modèle de courage pour combattre le mal.
La fête de Michaël se situe au début de l’automne, au moment où l’aura de la Terre s’intériorise, amenant l’Homme à se confronter aux forces du mal en lui. L’été, l’aura de la terre s’expanse jusqu’aux confins de l’univers, touchant le monde des étoiles, et entraînant avec elle les Esprits de la Nature ; par opposition, à l’approche de l’automne, l’aura de la terre se retire du cosmos pour complètement se « rétracter » au coeur de l’hiver, absorbant en son sein les Esprits de la Nature qui, durant cette saison, se tiendront silencieux sous le manteau de neige. C’est ce changement qui va provoquer le dépérissement, la mort progressive de la nature et parallèlement agir aussi en l’Homme. Ainsi, dès la fin de l’été, « Dame Nature » entraîne l’Homme à « descendre » vers le bas, dans sa volonté. Cependant, si l’Homme laisse agir la Nature en lui de façon inconsciente, il rencontrera la peur, l’inertie, l’angoisse… ; sa conscience sera aspirée vers les forces déclinantes de la nature, vers les forces du mal situées dans sa volonté.
« Au moment de l’année où la nature dépérit, l’Homme doit opposer à la conscience de la nature la force de la conscience de soi » (R. Steiner dans les « Quatre Imaginations cosmiques »). En effet, en cette saison, la tâche spirituelle de l’Homme est « d’utiliser » le support de la nature comme porte d’accès à la conscience de lui-même en tant qu’être spirituel : il doit faire appel à son « Je », son être intérieur, pour résister aux forces déclinantes environnantes.
C’est dans l’acte de résister (dans ce cas aux forces de mort) qu’il se différencie, se dissocie du monde extérieur et prend alors conscience de sa dimension intérieure. Avec le développement de la société matérialiste, l’être humain s’est mis au service du « dieu » de l’apparence, perdant conscience de sa véritable nature ; mais il peut aujourd’hui se relier à l’énergie michaëlique afin de retrouver son origine spirituelle.
C’est en cette période automnale que se dresse devant notre regard intérieur (si nous faisons l’effort de nous y relier) cette puissante « Imagination » de Michaël terrassant le dragon. Elle invite chacun d’entre nous à s’activer intérieurement, à ne pas laisser sa conscience mourir avec la nature, à ne pas se perdre dans les forces obscures de sa volonté mais à s’intérioriser dans son chakra du coeur pour garder la « présence d’esprit » et combattre le mal en soi, son propre dragon. Ce sont les forces de mort qui constituent notre « dragon » intérieur : ces forces sont celles de l’égoïsme et des instincts qui poussent à détruire l’autre, de la pensée matérialiste qui sépare du monde spirituel et d’autrui (générant une pensée « morte » et destructrice, coupée du coeur), de l’attachement au monde matériel… Ces forces de mort tuent la Vie en nous c’est-à-dire l’être spirituel que nous sommes. Pour vaincre celles-ci, il faut y opposer la conscience de soi porteuse des forces de vie ; et ceci au moyen d’une pensée vivante, emplie d’Imaginations du monde spirituel, telle que celle de Michaël terrassant le dragon. Cette pensée, associée au coeur, permet de s’établir dans sa véritable nature et de trouver le courage de transformer le mal en soi : de « donner » au lieu de « prendre », de révéler son potentiel intérieur au 1ieu de se renier.
La force du « Je » est symbo1isée par l’épée de fer de Michaël. C’est pourquoi, à partir de la mi-août, Michaël nous envoie du fer météorique. Ceci est une « réalité physique » : au sommet de l’été, des pierres météoriques tombent de la constellation de Persée et s’abattent en pluie sur la Terre afin d’aider 1’Homme à se renforcer intérieurement et à se préparer pour affronter l’automne et l’hiver. Cet événement qui se déroule dans l’atmosphère de la Terre trouve sa correspondance à l’intérieur de l’Homme : son sang est traversé par des « rayons » de fer. L’activité créatrice des entités spirituelles dans le cosmos agit dans la nature mais aussi en l’être humain: les « Perséïdes » agissent à l’intérieur de l’Homme, projetant leurs étincelles dans le sang.
Il est alors possible de « vivre en soi » cette « pensée-image » de Rudolf Steiner: « À la vue d’une étoile filante traversant l’espace, on peut se dire, avec un sentiment de vénération à l’adresse des Dieux : ce qui se passe là dans les lointains de l’espace, cela se produit constamment en moi à l’échelle de l’infiniment petit ; tandis que le fer se forme dans chaque globule du sang, ce sont ces étoiles filantes qui tombent: ma vie est pleine de petites étoiles filantes ». Libre à chacun de faire le choix de se relier à ce qui se passe dans le cosmos (à l’action de Michaël) et dans son sang afin de résister au mal et de le vaincre.
La « bataille » de Michaël est celle de chacun d’entre nous; c’est le combat pour la conscience de soi, menant à la victoire des forces de vie sur celles de mort: à la révélation de notre être intérieur. La fête de la Saint-Michel devient alors – pour reprendre les termes de R. Steiner – « La fête de la conscience de soi dénuée d’égoïsme. (…) une fête destinée à renouveler l’Homme intérieur tout entier ».
Le monde matérialiste nous a fait perdre conscience de notre nature spirituelle ; Michaël nous aide à nous souvenir que nous sommes des êtres spirituels à l’image de Dieu ; tel est le souhait de Michaël dont le nom, qui signifie « Qui est comme Dieu », est symbolique de son rôle : aider l’Homme à retrouver sa dignité, 1ibre de révéler son potentiel intérieur. La mission de Michaël est de nous préparer à vivre Noël en conscience et de permettre la naissance du Christ en soi.
Cécile Levasseur
TERRA LUCIDA
« Un journal pour une nouvelle culture spirituelle »